Cela faisait longtemps que j'avais remarqué que mon safran prenait très légèrement l'eau. Rien de dramatique, mais le genre de détail qui a le don de m'agacer. La première fois que je m'en suis aperçu, c'était en Malaisie, à Rebak. J'avais sorti le bateau de l'eau, comme à mon habitude pendant les saisons cycloniques, pour le mettre bien à l'abri, et une semaine après le grutage, j'ai constaté que le sol était humide sous le safran. Rien d'inquiétant, vous allez me dire, mais quand même surprenant. En examinant le dit safran très attentivement, j'ai remarqué une infime fissure longitudinale où perlait une goutte d'eau, sur la face avant et tout en bas. Je dis surprenant car je n'ai jamais touché le moindre obstacle de tout mon long périple. J'ai donc gratté cette petite fissure pour la curer, et attendu plusieurs jours avant de boucher le sillon au mastic époxy pour l'étanchéifier. En vain, car à toutes les sorties ultérieures du bateau, j'ai retrouvé le même petit problème, pas vraiment inquiétant quand on connait la structure de cette pièce prévue pour supporter un tiers du poids du bateau à l'échouage, mais agaçant.
Comme j'avais l'intention de changer les rotules du safran à Lesbos, où j'avais toute latitude pour bosser à ma guise, et que pour cette opération normale pour un bateau de presque 15 ans et qui a bien navigué, il faut déposer le safran, j'ai décidé de franchir le pas et d'offrir à mon beau Sabay Dii un nouvel appendice. Un beau cadeau d'anniversaire de 5000 € quand même, mais quand on aime, on ne compte pas, paraît-il. Mais pas u nsi mauvais calcul quand même, car ma main d’œuvre est gratuite, alors que si je devais faire faire le travail à mon retour en France, il m'en coûterait le double.
En janvier, j'ai donc commandé l'engin qui devait arriver début avril, puis fin avril, puis mi-mai, et ainsi de suite ... Ce très désiré safran vient enfin de m'être livré à Lesbos... on est mi-juillet ! Cela m'a laissé tout le temps pour déposer l'ancien, ce qui s'est avéré être une opération longue, éreintante et fastidieuse, En fait j'ai du me résoudre à le découper en petits morceaux, ce qui m'a permis de ne pas faire appel à une grue pour l'extraire, et de comprendre sa structure interne. Du très sérieux !
C'est un sacré engin de 80 kg, long de près de trois mètre (son voile fait 1,8 m et sa mèche 1,2m). Il est tout beau, tout blanc, parfaitement profilé et son axe est fait d'un excellent acier inoxydable de qualité marine, évidemment, qui brille comme du vif argent.
Il a été livré avec les accessoires indispensables que sont les rotules qui, placées au niveau du pont (palier supérieur) et au fond de la coque (palier inférieur), lui permettent de tourner sans se coincer, malgré les forces énormes qui peuvent s'exercer sur lui, en navigation, mais aussi à l'échouage car, ne l'oublions pas, mon bateau est prévu pour pouvoir se poser sur ses trois pattes que sont ses deux quilles et son safran.
Je vais donc enfin pouvoir penser à mon départ de Grèce !
Il me reste néanmoins à le mettre en place, ce qui devrait être fait lundi prochain (17 juillet) à l'aide d'une énorme grue pour soulever le bateau très haut et d'un engin pneumatique pour soulever le safran très progressivement à l'intérieur des deux paliers et du tube (tube de jaumière). Heureusement les copains sont là pour me filer un sacré coup de main pour cette opération qui nécessite d'être en même temps, sous, dedans et sur le bateau.
Mais avant cela, j'ai exactement deux jours pour préparer le safran. La première chose à faire consiste à déglacer le gelcoat par un léger ponçage. Puis je dois reboucher au mastic époxy une petite cavité du à un choc du safran pendant son transport.
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Le sabot du safran est ébréché sur le côté. Il faut le reboucher de façon étanche.
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Dans la foulée, je vais passer quatre couches d'un primaire époxy qui devient très dur après polymérisation (International Interprotect) sur la surface inférieure de ce sabot, car c'est elle qui va être soumise au risque de poinçonnement quand le bateau reposera sur ses trois pattes
Ensuite, il me reste à passer partout deux couches d'un primaire d'accrochage (International Primocon) qui favorise la bonne adhérence de l'antifouling (deux couches de Jotun Seaforce 90).
En espérant que tout va bien se passer lundi, car je suis vraiment impatient de larguer les amarres.
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