Aujourd’hui, 27 juillet 2023, Sabay Dii passe le détroit de Messine, après une belle traversée de la mer Ionienne. Charybde et Scylla m'attendent au tournant.
Je continue ma course contre la montre. Plus de détails et des photos plus tard.
Aujourd’hui, 27 juillet 2023, Sabay Dii passe le détroit de Messine, après une belle traversée de la mer Ionienne. Charybde et Scylla m'attendent au tournant.
Je continue ma course contre la montre. Plus de détails et des photos plus tard.
Sabay Dii a été remis à l'eau lundi 17 juillet et au petit jour du 18, il était déjà en train de naviguer.
Départ 5h30 pour rejoindre l'île de Psara, à 70 milles nautiques au SW de Lesbos.
Sur ce parcours, j'ai eu pratiquement tous les temps que l'on peut avoir en Mer Égée :
Bref, une entrée en matière variée mais surtout musclée sur la fin de la journée. En passant vers 18 h sous le vent de Psara, je n'étais pas mécontent d'en finir avec cette grosse (et première) journée de mer.
Enfin Psara, et une mer calme ! |
Psara est une île rocheuse, un gros cailloux acéré planté au beau milieu de la mer Égée. |
Sous le vent de Psara, en approche du mouillage. |
Le mouillage d'Ormos Limnos, au Sud de Psara, bien calme. |
Après
un repas léger et une nuit de repos, départ avant le lever du jour,
pour attaquer la seconde journée, l'objectif étant Kastri, un des rares
abris au Sud-Est de la grande île d'Evia, en cas de Meltem. Encore une
longue étape de plus de 70 milles nautiques, au programme.
La
matinée fut bien agréable avec un bon vent de Nord de 20 kt de moyenne,
et une mer apaisée, comparée à celle de la veille. Donc, des conditions
idéales pour rejoindre au largue un abri situé au SE.
Là, sans crier gare, le vent est passé en moins de deux minutes de 20-25 nœuds à plus de 35 avec des claques dépassant les 40 nœuds. Voyant la mer au vent devenir blanche, je me suis dépêché de rentrer le génois pour le remplacer par la trinquette, mais ce coup de vent fut si soudain que je n'eus pas le temps de rouler complétement la voile et que le bas de mon génois se déchira. Grrrr !
Kastri |
Le mouillage de Kastri |
Après ces deux journées intenses de navigation dans beaucoup de vent, me voila le 20 juillet, à 5 heures du mat à peine. C'est tôt, surtout après une nuit courte et peu reposante. Je lève l'ancre dans la lumière blafarde de l'aube. Il y a du vent, mais enfin raisonnable ; le bulletin prévisionnel annonçait une journée de pétole, et mon objectif en tient compte, puisque j'ai prévu d’aller jusqu’à Sounio, à une trentaine de milles nautiques de Kastri, seulement.
Petit cap au Sud de Kastri. |
Cette journée devait me faire pénétrer le Golfe Saronique dont Sounio et son cap marquent l'entrée Sud-Est.
L'entrée du Canal de Corinthe est sur la droite, à moins de 20 milles nautiques, mais pétole absolue. |
Celui -ci, appelé modestement "Zeus" fait plus de six fois la longueur de Sabay Dii ! |
Je préfère mon joli petit Sabay Dii au monstre de 1150 tonnes de Monsieur Christodoulou ! |
Zone d'éboulis. On refait les parois, en grand ! |
Déjà la sortie ? |
Après 10 mois passés sur un parking, Sabay Dii a retrouvé son élément préféré, l'eau. Du coup, je ne résiste pas à l'envie de partir et vais sortir de la marina pour aller dormir au large avant d'entamer une très longue navigation.
D'abord, la traversée de la Mer Égée.
Des nouvelles quand je reverrai la terre de près.
Le nouveau safran vient de recevoir son traitement (déglaçage, puis 2 couches de primaire inter-couches et quatre couches d'antifouling). J'ai mis les nouvelles rotules dans les paliers. Il ne reste plus qu'à remettre le safran en place.
L'opération est programmée pour ce lundi (17 juillet) à 8 heures, en espérant qu'il n'y aura pas trop de vent, car cela empêcherait de gruter le bateau. Dans la foulée, si tout se passe bien, on met le bateau à l'eau.
Il me reste à faire les formalités officielles pour repartir, et j'ai hâte. D'autant plus qu'après deux mois sans vent et de probables calmes en fin de semaine prochaine, on annonce du Meltem de mardi à jeudi. C'est un vent de Nord fort à très fort, mais c'est pile ce dont j'ai besoin pour descendre au Sud Ouest.
Départ de Mythilini sur l'île de Lesbos, tout près de la Turquie. |
J'ai un sacré bout de chemin à parcourir avant d'arriver à Port-Leucate où Sabay Dii devrait être mis sur un camion en partance pour La Rochelle fin août - début septembre.
D'abord je dois traverser la Mer Egée.
De Mythilène au Cap Sounio. |
Ensuite, il me faudra traverser le Golfe Saronique, souvent sans vent.
Du Cap Sounio au canal de Corinthe, c'est le Golfe Saronique |
Puis ce sera le grand moment du passage du Canal de Corinthe, en espérant qu'il ne sera pas fermé pour cause d'éboulements, comme cela s'est souvent produit ces dernières années.
Le Canal de Corinthe |
Et puis ce sera le long Golfe de Corinthe orienté Est Ouest et où je risque d'avoir du vent dans le nez. Il me faudra ruser en allant chercher les brises thermiques le long de la côte Nord.
Golfe de Corinthe |
Ce sera ensuite la longue traversée de la Mer Ionienne qui sépare Grèce et Italie. ... en espérant des vents de secteur Nord.
De la Grèce à l'Italie |
Arrivée en Sicile, j'aurai fait seulement la moitié du trajet, car il me reste à rejoindre la Sardaigne, puis la Corse et enfin la côte française pour la longer, jusqu'à Port-Leucate. A moins d'être court en temps et devoir faire le passage direct de la Sardaigne à la Côte vermeille.
De Mythilène à Port-Leucate |
Cela fait beaucoup de milles et surtout beaucoup de temps de veille (de jour et de nuit) dans une zone de navigation particulièrement fréquentée, car je risque d'avoir souvent de la calmasse. Mais c'est toujours mieux que d'avoir une tempête comme celle qui s'est produite en Méditerranée, l'an dernier, en août, pendant laquelle les vents ont soufflé à plus de 250 km/h, causant de très nombreux naufrages.
Comme d'habitude, je serai très vigilant. Donc le seul risque de cette navigation pourrait être que je sois en retard à Port-Leucate. Mais comme je m'y attends un peu, vu l'énorme retard pris sur mon programme à cause de l'incroyable retard qu'a pris la fabrication du safran, j'ai fait le plein de gazole et suis prêt à déroger à mon grand principe de navigation exclusive à la voile. Donc, si Éole s'obstinait contre moi, je n'hésiterais pas, pour une fois, à faire appel à la brise Volvo.
Ne le répétez surtout pas !
C'est un sacré engin de 80 kg, long de près de trois mètre (son voile fait 1,8 m et sa mèche 1,2m). Il est tout beau, tout blanc, parfaitement profilé et son axe est fait d'un excellent acier inoxydable de qualité marine, évidemment, qui brille comme du vif argent.
Il a été livré avec les accessoires indispensables que sont les rotules qui, placées au niveau du pont (palier supérieur) et au fond de la coque (palier inférieur), lui permettent de tourner sans se coincer, malgré les forces énormes qui peuvent s'exercer sur lui, en navigation, mais aussi à l'échouage car, ne l'oublions pas, mon bateau est prévu pour pouvoir se poser sur ses trois pattes que sont ses deux quilles et son safran.
Je vais donc enfin pouvoir penser à mon départ de Grèce !
Il me reste néanmoins à le mettre en place, ce qui devrait être fait lundi prochain (17 juillet) à l'aide d'une énorme grue pour soulever le bateau très haut et d'un engin pneumatique pour soulever le safran très progressivement à l'intérieur des deux paliers et du tube (tube de jaumière). Heureusement les copains sont là pour me filer un sacré coup de main pour cette opération qui nécessite d'être en même temps, sous, dedans et sur le bateau.
Mais avant cela, j'ai exactement deux jours pour préparer le safran. La première chose à faire consiste à déglacer le gelcoat par un léger ponçage. Puis je dois reboucher au mastic époxy une petite cavité du à un choc du safran pendant son transport.
Le sabot du safran est ébréché sur le côté. Il faut le reboucher de façon étanche. |
Ensuite, il me reste à passer partout deux couches d'un primaire d'accrochage (International Primocon) qui favorise la bonne adhérence de l'antifouling (deux couches de Jotun Seaforce 90).
En espérant que tout va bien se passer lundi, car je suis vraiment impatient de larguer les amarres.