Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

samedi 9 janvier 2021

Kaş Kaş Kaş (prononcer kach à la française)

Ah Kaş ! Que voilà une jolie petite ville !

Elle est située presque au milieu de la Côte Lycienne qui s'étend d'Antalya à Fethiye.

Je m'y suis déjà arrêté trois fois avec Sabay Dii. D'abord à la fin du mois de juin 2019, au cours de mon exploration de la Côte Lycienne. Et comme le bateau avait à l'époque Antalya comme port d'attache, j'y suis repassé presque deux mois plus tard sur ma route de retour. Et en cette année 2020, très spéciale, à cause du confinement, j'y suis revenu une nouvelle fois, car c'était l’extrême limite occidentale de navigation autorisée pour les bateaux amarrés à Finike. Et j'y retournerai probablement en 2021, car cette petite ville a beaucoup de charme.

On peut accéder à Kaş par deux côtés : par le long bras de mer de l'Ouest, ou directement par le Sud.

Mais l'option Sud n'est pas la bonne. En effet, il n'est pas question d'entrer dans le petit port situé au Sud de la ville car d'une part il est bondé (une multitude de bateaux de promenades en mer, très bruyants) et d'autre part, c'est le point de départ et d'arrivée de la ligne maritime reliant la Turquie à Kastellorizo, île située à une paire de milles nautiques seulement de Kaş, mais en territoire grec (voir article sur la guéguerre entre les deux pays toujours d'actualité). Quant à mouiller au Sud de la ville, c'est-à-dire non loin de l'entrée du port, autant n'y pas penser car l'endroit est extrêmement agité à cause du trafic, mais surtout à cause des vagues et de la houle levées par le Meltem, ce vent solaire qui se lève presque tous les après-midi d'été et qui souffle ici d'Ouest en Est.

Reste donc l'option Ouest qui permet de bien se mettre à l'abri, soit dans la marina de la chaîne Setur, soit en mouillant en fond de bras de mer, par une dizaine de mètres d'eau, sur fond sableux.

L'option Ouest fut celle que j'ai choisie à mon premier passage, et je n'ai pu que m'en féliciter.
La marina Setur de Kaş

Vidéo aérienne de Captain Ergun


Sabay Dii à la marina de Kaş    
Le voisin d'en face a apposé sur l'une des coques de son catamaran le portrait d'Ataturc.C'est fréquent sur le carrosseries des voitures mais plus rare sur les bateaux dont les propriétaires préfèrent hisser le portrait en drapeau dans la mature.

La marina de Kaş est la plus spacieuse qui soit. Un peu trop même !

Bloc sanitaire
Heureusement, il y a des canards très sympathiques qui donnent un peu de vie à cette marina.
Ces canards d'eau douce aiment la mer. Ils sillonnent la marina à longueur de journée et viennent dormir et se faire nourrir à la marina.

On pourrait croire, à première vue, qu'à la marina ou au mouillage occidental, on se trouve loin du centre-ville, mais on voit bien sur la photo aérienne ci-dessous que ce n'est pas le cas. En dix minutes à pied on est rendu au cœur de cette jolie petite ville de province.
Trouvée sur Internet
La ville de Kaş ne date pas d'aujourd'hui. A l'époque Lycienne (troisième et deuxième millénaires avant notre ère), c'est déjà un village de pêcheurs-pirates, (et cela n'est pas surprenant vu la configuration exceptionnelle de la côte dans ce secteur). Comme tout le reste de la région, la colonisation grecque va s'opérer progressivement et le petit village deviendra en quelques siècles une grande cité hellénique, dont il reste de nombreux vestiges malheureusement mal conservés et un superbe théâtre (le seul orienté face à la mer de toute la côte). La ville restera de culture grecque malgré les diverses invasions, jusqu'à 1923, date à laquelle un échange de populations entre la Grèce et la Turquie fut réalisé, suite à la guerre gréco-turque, et la très grande majorité de la population fut déportée en Grèce, et remplacée par des turcs.
Sur cette carte de l'amiral ottoman Piri Ibn Haji Mehmed du XVIe siècle, on devine Kaş au pied des montagnes et l'île de Kastelorizo.




Un superbe sarcophage royal trône en haut de la principale rue piétonnière. Il date du quatrième siècle avant J.-C. et donc de la période hellénique (ce qui se remarque sur les inscriptions gravées dans la structure).
Remarquez le sarcophage en haut de la rue piétonne (2019).  
 
Le théâtre grec      


 
 
Aujourd'hui, Kaş est une ville très touristique dont j'ai pu constater l'activité débridée en 2019, mais que j'ai retrouvée cette année bien plus calme et paisible, "grâce" aux consignes de confinement.




C'était en 2019, épuisé par l'agitation ambiante
 
La ville de Kaş est un des hauts-lieux du tourisme turc. On y vient de Russie, de France, d'Allemagne, de Chine, etc. pour son ambiance détendue (rien à voir avec Marmaris et ses boîtes de nuit), pour aller faire un tour en mer (en Grèce, mais aussi dans les innombrables criques de la côte). Les hôtels sont innombrables mais coquets, les touristes innombrables mais calmes, les restaurants innombrables mais pas trop chers, etc.
Mais à quoi peut ressembler Kaş en 2020 ?
La très longue vidéo qui termine cet article a été prise au tout début de la pandémie (mi-mars). A cette date, il fut décidé que tous les lieux de rencontre seraient fermés, à savoir écoles, hypermarchés, bars et restaurants, mosquées, etc. On n'avait pas encore rendu le masque obligatoire à Kaş, Trois ou quatre jours plus tard, toute activité collective était proscrite, la ville complètement figée.
En 2020, confiné et en pleine concentration.
Du coup, sans la nuée vrombissante des touristes excités, on a tout le loisir de se promener tranquillement et de remarquer tous ces petits détails qui donnent à cette ville un cachet particulier.
 

Le sol des rues de la ville est martelé.


 
 







Même les poubelles sont décorées.
Par contre, coronavirus ou pas, il reste toujours le très grand marché aux fruits et légumes du mercredi qui rapproche les agriculteurs de la région et la population locale.
 







Je ne vous ai pas montré le port, ni les hôtels, ni les plages, ni le centre-ville. Eh bien les voila et bien d'autres choses de la ville de Kaş. Pas en version agitation frénétique de 2019, mais en version assoupie et un peu désespérée de 2020. Atmosphère surréaliste garantie pour ceux qui connaissent cette ville en temps normal.

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