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En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

jeudi 8 août 2019

Côte Lycienne - Etape 5 : de Çineviz Limani à Finike

Ce 21 juin 2019 fut une journée exceptionnelle à plus d'un titre
D'abord, que ce soit pour Sabay Dii ou pour tous les autres voiliers de la planète, ce jour est le solstice d'été, donc le plus long de l'année, et il faut en profiter pour faire une longue navigation.
Ce fut le cas pour Sabay Dii : 48 milles nautiques au programme du jour, avec plusieurs caps à passer.
Carte du Guide de navigation de Turquie (Ed. Vagnon)
On peut voir tout le début de la croisière,
depuis le point de départ Antalya (en haut à droite) jusqu'à l'objectif du jour, Finike (en bas à gauche)
Le détail de la navigation du jour
Deuxième élément exceptionnel, l'obligation d'arriver à destination, contrairement aux habitudes du Capitaine qui n'aime pas avoir à atteindre à tout prix un point donné, car l'empressement est très souvent la cause des fortunes de mer. Mais aujourd'hui, comme vous allez le voir, il n'y a aucun risque.
Que je vous explique pourquoi il fallait que j'arrivasse à Finike avant 20 heures ...
En arrivant en Turquie, en avril, j'ai souscrit un contrat pour un an dans la Marina d'Antalya qui appartient au groupe Setur. Ce faisant, j'ai le droit de passer 30 nuitées, gratuitement, dans les autres marinas de la chaîne, dont la Setur Finike Marina, à condition d'avoir réservé à l'avance. En partant d'Antalya pour ma croisière sur la Côte Lycienne, une semaine plus tôt, j'avais fait ma réservation pour le 21. Voila pourquoi aujourd'hui, je dois cravacher Sabay Dii, le pauvre. D'autant que la météo n'est vraiment pas favorable : pétole le matin, pétole le midi, et peut-être encore pétole le soir.
Sortie de Çineviz Limani, le matin.
La mer va ressembler à ça une bonne partie de la journée.
Le plus exceptionnel est que je vais avancer une partie de la journée ... au moteur ! Oui ! Vous avez bien lu. Moi qui me targue de faire du "pure sailing" depuis pratiquement 10 ans, je vais devoir rengorger ma vanité chaque fois que je démarrerai le Volvo pour suppléer la brise évanescente qui apparaît et disparaît aléatoirement sur la mer tantôt d'huile tantôt légèrement frissonnante.
Heureusement, il y avait souvent trois nœuds de vent, suffisant pour avancer à la voile.
Vous avez peut-être remarqué sur la photo ci-dessus que je tracte l'annexe au lieu de la charger sur le pont comme d'habitude, et qui plus est avec son petit moteur hors-bord, alors que je n'utilise habituellement ce frêle esquif qu'à la rame, lorsque je suis seul à bord, c'est-à-dire la grande majorité du temps. A cela, une raison qui n'en est pas une : j'ai fait une petite erreur dans mon calendrier et me suis aperçu ce matin que je l'on n'était pas le 20 avril mais le 21. Moi qui avais l'intention de faire un peu de maintenance mécanique (ce qui nécessite de faire tourner le moteur hors-bord quelques minutes pour qu'il soit chaud), je me retrouve précipitamment à lever l'ancre en urgence pour rejoindre Finike et sa Setur Marina. Décidément, cette journée est vraiment spéciale.
Et ce n'est pas fini pour cette journée d'exception, car j'ai attrapé un maquereau, le seul poisson pêché dans les eaux turques en trois mois de navigation. Une misère. Mais ce poisson frais a été dégusté comme un met exceptionnel.
Départ donc le matin vers 9 heures, en urgence, de la jolie baie de Çineviz, dans la pétole.
L'unique poisson figure sur ma carte.
Il n'y en avait qu'un donc inutile de retrouver les coordonnées de cette pêche miraculeuse !
Sortie à la voile. Les rochers qui obstruent l'entrée sont facilement repérables,
et à la vitesse à laquelle Sabay Dii se traîne ...
Il faut bien se rendre à l'évidence, il n'y a pas assez de vent pour aller à Finike à la voile.
Donc je mets en route la brise Volvo. 
Salut Çineviz Limani
La navigation va me voir éteindre puis allumer le moteur en essayant de profiter de la moindre risée, jusqu'au Cap Çavuş.
Détail de la façade orientale du Cap Çavuş.
Des falaises et des grottes.
Façade Est de Cap Çavuş. Plus de vent
Façade Ouest de Cap Çavuş. Pas plus de vent.
A midi, pause dans la baie de Çavuş, en espérant que le vent se lève, pendant que le maquereau cuit au four, en papillote
Effectivement, vers 13 heures, le vent se lève légèrement et Sabay Dii repart à la voile, et ce sera ainsi presque jusqu'au bout.
Mais il reste un sacré bout de chemin à faire avant 20 heures et la fermeture de la marina de Finike.
Le passage du Cap Taşlik va être compliqué, avec vent faible et courant dans le nez, d'où des bords carrés à tirer. Plus d'une heure et demie pour un petit peu plus d'un mille, seulement.
Au voisinage de l'une des cinq îles de Besadalar, le vent tombe (je roule le génois et me prépare à mettre le moteur en route), mais revient rapidement, toujours très léger. Ouf !
Encore une rareté de la journée, des oiseaux marins.
Cette partie de la Méditerranée est un vrai désert animal.
Une fois le cap passé, tout s'améliore. Le vent monte même à 20 nœuds et je suis obligé de passer de génois à trinquette. A 19 h 30, pour arriver à temps, je fais pour la première fois depuis très longtemps de la voile à l'"australienne" en mettant le moteur en marche avec les voiles, histoire de gagner quelques minutes. Mais la marina de Finike m'annonce gentiment par VHF qu'ils m'ont aperçu et qu'ils m'attendent.
Finalement, cette journée tout-à-fait exceptionnelle se terminera par une arrivée à 20 heures pétantes, avec quand même deux heures et demie de moteur sur les onze passées sur l'eau. Acceptable !

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