Notre long périple a commencé par la traversée de la Mer
d’Andaman jusqu’à passer au Sud des Iles Nicobar.
Les fichiers grib de prévision météorologique dont je
disposais annonçaient un temps conforme aux pilot-charts, mais en plus calme …
…, c’est-à-dire un petit vent de Nord Est de 10 à 15 nœuds seulement (voir la zone verte de la carte en couleur du fichier grib),
alors que les pilot-charts de janvier/février donnent à 45% des vents de NE de 20 kt (voir rose des vents du zoom de la pilot-chart ). Et aucun phénomène exceptionnel attendu. Exactement ce que nous espérions, pour commencer en douceur le voyage.
Eh bien, il en fut tout autrement. Après une première
journée à naviguer sous spi dans des petits airs bien sympathiques, le temps est
devenu très instable, avec des nuages menaçants de tout côté.
Les orages extrêmement violents n’ont pas tardé, nous obligeant parfois à affaler en catastrophe toutes les voiles.
On vient de passer de 5 à 30 nœuds de vent en moins de deux minutes |
Faut pas traîner dans les manœuvres, mais Bernard est un rapide quand il le faut ! |
A sec de toile, Sabay Dii fait des bonds sous l’action conjuguée du vent et des vagues |
Et lorsque le vent tombait, c’était pour laisser place à une pluie froide, dans un ciel tellement sombre que les lampes à éclairage automatique de Sabay Dii se mettaient, de concert, à briller en plein jour.
Dans de telles conditions, il n’est pas très agréable de
rester dehors jour et nuit sur le pont du bateau, à se faire rincer en
attendant les prochaines rafales obligeant à réduire la voilure dans l’urgence.
Bref, le voyage commençait mal !
Pour nous consoler, nous avons compensé la déception due au
mauvais temps par la satisfaction de manger de bons produits bien frais (ça ne
durerait pas longtemps).
Par exemple :
Soupe de crevettes, de légumes thaïs et de champignons noirs
(parfumé au gingembre, évidemment)
|
Canard
grillé aux petits légumes croustillants (les fameux « morning glory »
thaïlandais) et aux vermicelles de riz |
Ragoût de légumes à la citronnelle |
Et ne parlons pas du porc laqué, des tom yams (soupe de
crevettes au galanga, gingembre, combava et citronnelle).
Bref, du bon et du frais. Miam, miam.
Exactement ce qu’il faut quand on rentre trempé en fin de
quart.
Mais pas facile non plus de cuisiner quand tout bouge et que
ça gite dur.
Heureusement, les éléments se sont un peu calmés, et nous
nous sommes retrouvés contre toute attente, avec un petit vent de Sud Est,
absolument improbable, si l’on considère les statistiques météorologiques. Nous
naviguions bâbord amure (vent venant de gauche).
Nous quittions la Mer d’Andaman.
Enfin sorti du mauvais temps ?
Pas si sûr !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire