Lovina est située au Nord de Bali. En fait cette petite ville regroupe les trois villages de Temukus, Anturan et surtout Kalibukbuk, le plus grand des trois. Les pêcheurs de ces trois villages traditionnels ont vu dans les années 50 la construction d'un hôtel de grand standing du nom de "Lovina". A cette époque, la région n'était pas du tout touristique bien que disposant d'une jolie plage de sable noir, de beaux coraux et de la présence de dauphins peu sauvages. Le propriétaire de cet établissement n'était autre qu'un apparatchik de la région, fortuné mais surtout visionnaire. En quelques années, ce resort devint très célèbre, à tel point que les habitants décidèrent de baptiser officieusement leur groupement de communes du nom de l'hôtel, pour profiter de son élan touristique.
Et effectivement, ce petit coin paumé et mignon où j'étais venu poser mon sac à dos, il y a moins d'une dizaine d'années, s'est métamorphosé en une station balnéaire très active mais néanmoins de dimension humaine, à la différence de celles du sud de l'île qui accueillent plus de trois millions de touristes par an.
Lovina joue une carte plus culturelle avec notamment son festival du mois de septembre qui dure une semaine, avec des concerts, des expositions, un très grand marché, des actions écologiques, etc.
Les deux grands rallyes nautiques qui traversent l'Indonésie avaient rendez-vous à Lovina ; l'occasion sympathique de rencontrer d'autres navigateurs au long court.
Bien sûr, comme depuis le début de notre voyage en Indonésie, nous étions attendus comme des V.I.P.
Et, une fois de plus, nous pûmes assister à des spectacles exceptionnels programmés pour la population locale et dont les autorités de Bali étaient les invités d'honneur pour la soirée de clôture.
La plage de sable noir |
Quelques uns des 45 voiliers des deux rallyes |
Les nombreux membres de l'équipe organisatrice font leur gymnastique en musique |
Lâcher de bébés tortues |
Les musiciens installent leurs instruments, traditionnels bien sûr, on est à Bali !
Tradition hindouiste oblige, on bénit les instruments |
Tout est prêt pour accueillir les autorités de Bali et les membres du rallye |
Devant la statue du dauphin, nous sommes attendus |
Hervé a récupéré son petit cadeau et attend le début des festivités
pendant qu'on fait les derniers réglages de sono.
Les huiles arrivent (noter les plaques d'immatriculation (plus le nombre est petit, plus la personne est haut dans la hiérarchie gouvernementale) |
Le gouverneur de Bali arrive |
Pendant ce temps, musiciens et danseurs se préparent
L'orchestre est prêt, juste devant Sabay Dii, aux premières loges mais côté mer. |
Gamelan (orchestre traditionnel de gongs et accessoirement de flutes) au grand complet |
Le "legong", danse traditionnelle balinaise mais aussi javanaise |
en attendant le clou de la soirée de clôture : la danse du Ketchak (kecak). C'est une cérémonie incantatoire très impressionnante qui se donne le soir. Comme toujours à Bali, cela commence par la bénédiction des offrandes. On allume ensuite les torches d'un immense candélabre et brusquement la nuit est déchirée par les cris d'une vague humaine qui imite le cri des singes. Plusieurs centaines d'hommes sont assis en cercle dans la pénombre, le torse nu, la taille serrée dans un sarong noir et blanc. Ils attendent, immobiles, une fleur d'hibiscus sur l'oreille. C'est alors que le prêtre entre avec l'eau sacrée, une voix brise le silence et tout s'électrise. Une ondulation parcourt et courbe les corps dans une violente musique vocale. Le rythme, de plus en plus dense, est scandé par des mouvements de la tête, des bras, et du tronc de ces hommes qui en arrivent à former une immense corolle qui s'ouvre et se ferme, selon une chorégraphie inspiré du Ramayana impliquant des centaines de figurants, retraçant pendant plus d'une heure, la légende célèbre dans laquelle deux rois (un bon et un méchant, évidemment) s'affrontent, en impliquant leurs peuples respectifs. Grandiose !. .
Le genre de spectacle qu'on ne peut absolument pas décrire en quelques lignes et qui doit être vu pour être subjugué.
La vidéo n'est pas bonne mais donne néanmoins une idée du spectacle
ovationné par tous les innombrables spectateurs
(habitants de la région, invités d'honneur et nous autres les croisiéristes).
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