Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mardi 19 mars 2013

Larguons les amarres






Mardi 19 mars 2013, 6 heures du matin... stop.
Quittons Nuevo Vallarta, direction les Marquises... stop.
Arriverons à destination dans 3 semaines environ ... stop.
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Si Dieu le veut... stop.

lundi 18 mars 2013

Derniers préparatifs avant la traversée vers les Marquises

Nous avons rejoint Sabay Dii, à Nuevo Vallarta, le dimanche10 mars,
pour préparer le bateau avant la grande traversée pour les Marquises.
Comme j'avais déjà bossé trois semaines sur Sabay Dii en janvier,
je pensais que 5 jours nous suffiraient pour être fins-prêts.
C'était sans compter sur d'agaçants problèmes de plomberie.
Le départ a donc été reporté au mardi 19, très tôt le matin.






Lucile, notre experte en épissure,
nous a préparé tous les gros cordages,
des ancres flottantes
(une ancre delta et une ancre-parachute)
que nous pourrions être amenés à utiliser,
en cas de tempête.









Elle a aussi passé en revue le gréement

 et c'est Julien qui a eu la responsabilité de l'envoyer en l'air.

Sabay Dii dépourvu de ses planchers








Voilà à quoi peut ressembler un bateau en préparation :


Ah satanée plomberie !
Voulez-vous jouer au puzzle des morceaux du plancher ?

Le panneau solaire est bien installé et nous fournit ,
et j'en ai profité pour changer la position de toutes les antennes
(GPS, Navtex, Iridium, etc.)

Le capitaine de Sabay Dii en train de faire le guignol dans sa combinaison de survie
 Bref, on a bien préparé notre affaire et c'est dans la sérénité que nous allons larguer les amarres.
Rendez-vous dans trois à quatre semaines pour vous faire découvrir les Marquises
qui ont subjugué Guauguin, Alain Gerbault, Bernard Moitessier, Jacques Brel, ...
Alors pourquoi pas nous ?

samedi 16 mars 2013

Nuevo Vallarta, la station des golfeurs

Sabay Dii se trouve depuis le mois de février dans une petite marina, à Nuevo Vallarta, une station balnéaire située à une dizaine de kilomètres au nord de Puerto Vallarta.
Sabay Dii se trouve exactement là ou vous pouvez voir la petite ancre
Cité artificielle par excellence, surgie de nulle part (en fait une gigantesque zone de marécage et de mangrove), elle a été pensée et construite pour accueillir les golfeurs venus du monde entier (surtout des USA et du Canada).
Pour réaliser cette métamorphose, il a fallu assécher des hectares de marécages, couper les milliers de palétuviers, apporter des millions de mètres cubes de bonne terre, planter des dizaines de milliers de cocotiers, hérisser la côte sauvage de barres d'immeubles afin d'accueillir les cohortes de touristes venus ici exclusivement pour jouer sur les trois immenses terrains de golf dessinés par Tiger Wood,  Greg Norman et consort.
Je ne vous montrerai pas les greens qui s'étendent à perte de vue,
mais seulement l'environnement destiné à l'agrément des golfeurs.
Le résultat est impressionnant,
même s'il a de quoi donner des frissons aux amoureux de nature sauvage.
Tout baigne dans le luxe ...
  On circule sur des chemins suspendus au dessus d'une végétation exubérante
 Des bataillons de jardiniers travaillent d'arrache-pied pour entretenir les plantations artificielles menacées par la végétation naturelle
Des piscines gigantesques débordent dans la mer.
Voila ce qu'il reste aujourd'hui de la mangrove originelle
qui accueillait il y a une dizaine d'années à peine
crocodiles, iguanes, oiseaux aquatiques, etc.
Heureusement, à quelques kilomètres de là,
la nature est encore là.

Juju & Lulu au rendez-vous

Ça y est, la fine équipe s'est réunie le 9 mars.
Nous nous sommes retrouvés, de nuit à l'aéroport de Mexico.  Julien et Lucile arrivaient de Valparaiso et moi de Paris. Juste une petite journée avant de rejoindre Sabay Dii.
Juste le temps pour eux de découvrir le centre-ville
de goûter une première fois à la cuisine mexicaine ...
et de choisir leur tenue pour naviguer...





Pour Julien 







et pour Lucile


Toute l'équipe est en grande forme et s'apprête à rejoindre Sabay Dii à Nuevo Vallarta.

jeudi 7 mars 2013

Fini le Mexique, bientôt les îles du Pacifique

Après mon passage éclair en France, me voilà de retour au Mexique pour finir de préparer Sabay Dii.
Si tout va bien, je devrais larguer les amarres le 15 mars, en direction des Marquises, en compagnie de Julien et Lucile que je vous présenterai très bientôt.

Une navigation longue de plus de 5000 km qui nous fera traverser l'équateur et son pot-au-noir.
Ensuite ce seront les Tuamotu, Tahiti et Moorea où je compte rejoindre des amis et m'installer.
La période mexicaine de ma vie s'achève donc très bientôt. Finies les villes coloniales, cités aztèques ou mayas, fini Mexico et sa vie trépidante et passionnante, finis les musées d'art contemporain, les expositions et les concerts, plus de tapas ou de ceviche, ni trompette ou guitare dans les rues. Finies aussi les navigations dans des lieux sauvages (mer de Cortez) ou les balades en solitaire (Baja California).
Place à une nouvelle vie à bord de mon cher Sabay Dii, moins culturelle mais plus "tropicale" : navigation dans des eaux chaudes et transparentes, pêche et voile dans les lagons. Et pourquoi pas un petit jardin pour cultiver mes fruits et mes légumes tropicaux et un petit faré pour préparer mes poissons au four tahitien. Une autre façon de vivre, en somme, moins solitaire, moins nomade mais plus sociale. Et cette perspective me plaît beaucoup.

Les 12 travaux d'Her...V ou la mémamorphose du Papyon

Il est des marins qui, à bon escient, se méfient de la mer, mais qui à terre n'ont peur de rien quand il s'agit de restaurer un bateau. C'est le cas de mon ami Hervé qui s'est attelé à une tâche herculéenne de presque 5 ans, pour restaurer un vieux voilier dénommé Papyon. Des centaines d'heures de travail solitaire au cours desquelles Hervé va s'improviser et s'imposer comme architecte naval, puis charpentier de marine et enfin ébéniste.
Hervé
Papyon est un "folkboat"
Pour les non initiés, une petite présentation de ce type de bateau s'impose.
Folkboats en régate sur un plan d'eau de Suède


Le Nordic Folkboat a été dessiné en 1941 par Tord Sundén, synthèse des réponses au concours lancé par l'Union Scandinave des Yachts de Course (SYRU en anglais).
D'origine le Folkboat est une construction à clins de bois, mais en 1976 le "Glass Reinforced Plastic" (GRP) a été accepté.
Le Folkboat en plastique est la réplique exacte du bateau d'origine et aujourd'hui les bateaux "bois" et GRP régatent ensemble. Le premier bateau a été construit à Göteborg en Suède, plus de 4000 exemplaires ont suivi.
C'est un quillard (quille longue) à 2 ou 3 équipiers utilisé aussi bien pour la croisière que pour la régate.
Bateau de brise très marin, robuste, fiable, il est simple à manoeuvrer.
Pour preuve, deux des six bateaux qui ont couru en 1960 la première transatlantique en solitaire étaient des Folkboats. Papyon fait partie des folkboats en bois. Un ancien, mignon mais hélas un peu pourri lorsqu'il fut acheté, il y a un douzaine d'années.



Sur cette photo de Niels Kjeldsen, on voit bien les clins, planches qui se chevauchent au lieu d'être juxtaposées.
Je me rappelle encore de cette nuit tragique où nous naviguions côte à côte pour rejoindre les Baléares, dans une mer très agitée. Vers minuit, Hervé m'appela pas la VHF, pour me dire d'une voix étranglée :"Merde, merde, merde, j'ai un gros trou à l'avant du bateau. Faut que je sorte pour essayer de le boucher, sinon on coule". Effectivement, la partie avant du pont de Papyon venait d'être arrachée sous la tension de la drisse de génois. Imaginez une voile d'avant folle claquant dans le vent, fouettant tout sur le bateau, et un étai tenu seulement par le mât et à l'autre extrémité, une partie du pont volant dans tous les sens. Ajoutez à cela un mât tenant debout par miracle, un bateau hyper ardent incontrôlable cognant dans les vagues. Tout cela, en pleine nuit, avec, pour seule compagnie, Peggy malade vomissant en fond de cale et Alba à la barre, alors qu'elle n'avait jamais barré auparavant (mais elle s'en tirera à merveille), pendant qu'Hervé tentait de boucher la voie d'eau avec des morceaux de tissus. Bref, une grosse frayeur pour lui et une terrible angoisse pour nous qui ne pouvions faire rien d'autre que nous tenir à proximité pour récupérer l'équipage, au cas où ... Mais le sang froid du marin sauva le bateau et l'équipage qui continuèrent sous voilure réduite jusqu'au port de Forneils, distant de plus de 100 milles nautiques. Avec sa réparation de fortune, Papyon put nous accompagner dans notre croisière à Minorque et revenir comme si de rien n'était, à Canet, son port d'attache.
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Eh bien, de ce voilier fatigué, Hervé est arrivé à faire une petit bijou, 
mais quel travail !
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Tout commence le 15 mai 2008 ; Papyon est remisé à Fourques, dans la grange du grand-père :
Papyon est dans un triste état

Rapidement, Hervé se met au travail : juin 2008, la coque est mise à nu,
juillet 2008, le roof est décapité ...
Sous les coups de la masse, des ciseaux à bois ou de l'herminette,
Papyon se métamorphose de voilier en barque.
 en révélant l'étendu des outrages de l'eau de mer et du temps
 
 Eclaté, Papyon révèle l'immensité de la tâche à accomplir. 
Mais Hervé n'a même pas peur !
Il est bien le seul, mais personne n'ose rien dire devant sa détermination :
"Ça me demandera le temps qu'il faudra,
mais je referai ce bateau pour Yann et Gaël (ses fils) ; pas pour moi"
Hervé décide de repenser complètement l'organisation interne de son bateau et de modifier le roof
(et donc l'allure générale de son voilier).
Février 2009, la reconstruction débute.
Je vous passe les détails de presque cinq années de travail.
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Le 16 février 2013 Papyon est prêt. Il attend sagement au fond du hangar, splendide.
Ce 16 février est un jour de vérité, le jour du retour de Papyon à son élément.
Mais avant de le mettre à l'eau, il faut le sortir du hangar, et ce ne sera pas une mince affaire.
Hervé n'est pas du tout rassuré :
  • les treuils sont-ils fiables,
  • les potences seront-elles assez solides,
  • la remorque va-t-elle passer sous le bateau,
  • et une fois sur la remorque Papyon va-t-il pouvoir passer sous la poutre du garage ?
Heureusement les copains sont là,


Tout se passera bien, mais au millimètre.







Une fois sur  la remorque,
Hervé souffle à sa façon ...
mais encore faut-il que Papyon
puisse passer sous la poutre du garage ...
Pas gagné !



 Enfin, Papyon revoit le soleil.



Reste à mettre le mât sur le bateau.

Saucisson, rillettes, pâté et coup de rouge pour tout le monde.
Il reste à conduire Papyon à la darse de mise à l'eau



Les grutiers sont prêts
















Papyon va-t-il prendre l'eau ? Va-t-il couler ?
Que neni !

Il a aujourd'hui repris sa place parmi les vieux gréements de Canet.
Comme l'a écrit Hervé, le 16 février sera désormais une journée anniversaire.
En tout cas, pour rien au monde, je n'aurais voulu rater ce jour.