Eh oui !!! J'ai pu quitter la France in extremis, le dimanche de Pâques, dernier jour de liberté de déplacement avant le troisième confinement national. Pure et heureuse coïncidence, car après vol annulé, train supprimé, etc., c'était la seule possibilité que j'avais de prendre un avion pour Antalya, via Istanbul, depuis Marseille. Comme de bien entendu, tout n'a pas fonctionné comme prévu, puisque le premier vol a été retardé pour un "problème technique". Il a fallu poiroter un bon bout de temps, sans informations de la part de la compagnie, comme d'habitude, avant d'embarquer, enfin. Et bien sûr, ma correspondance à Istanbul pour Antalya s'envolait avec moi de Marseille. Ce n'est que le lendemain de la date prévu que j'ai eu le deuxième avion. Du coup, arrivant en pleine nuit à Antalya, avec le couvre-feu local, j'ai du dormir dans un hôtel. Et le lendemain, après deux taxis, un bus, et un dernier taxi, je suis finalement arrivé à la Marina de Finike.
Au total, pour aller de Perpignan à Finike, il m'aura fallu la bagatelle de 50 heures et 11 modes de transports successifs. Mais j'ai déjà fait bien pire, et globalement, je trouve que ce fut un voyage assez facile, à défaut d'avoir été rapide. Il faut dire que je commence à avoir une habitude certaine de ce déplacement Perpignan - Finike. Et puis, j'avais bien préparé mon coup, car il est impossible pour un citoyen français de partir pour la Turquie et d'y arriver, s'il n'a pas satisfait à un certain nombre d'obligations et de démarches préalables. En effet, pour pouvoir enregistrer un passager, toutes les compagnies aériennes officiant en France sont dans l'obligation de vérifier qu'on a une bonne raison de partir, et ces raisons sont très limitées et définies par le gouvernement français. J'avais pour moi l'avantage d'avoir une carte officielle de résident turc et mon enregistrement au registre des français résidant à l'étranger. Il faut aussi respecter les obligations turques, à savoir avoir procédé à son enregistrement sur le service de santé turc pour avoir un QR Code, 72 heures avant l'heure d'arrivée en Turquie. Sésame indispensable pour entrer sur le territoire turc, mais aussi pour rentrer dans tous les lieux publics (administrations, marchés, etc.). Sinon, soit on est refoulé si l'on vient de l'étranger, soit on est déjà en Turquie, et on ne peut que rester enfermé chez soi ! Il faut ajouter à cela un test PCR négatif demandé par les compagnies d'aviation pour les vols internationaux. J'avais tout bon et en plus j'étais vacciné, mais il y en avait dans la queue d'enregistrement qui ne savaient pas tout cela et qui se sont retrouvés en carafe.
On pourrait croire qu'avec autant de précautions, on ne risque pas d'être contaminé au cours du vol, mais c'est sans compter sur l'indiscipline des français qui dès qu'un steward ou une hôtesse de l'air était passé, enlevaient leur masque. Invraisemblable !
Finalement, je suis arrivé à la marina lundi 5 avril en début d'après-midi, par un temps maussade et froid. Sabay Dii était là, à m'attendre sagement, mais avec l'air tristounet d'un bateau qui a essuyé les pluies hivernales chargées du sable de l'Egypte. Et oui ! La Turquie fait face au pays des Pharaons et reçoit à chaque gros coup de vent du sud, sa part de sable envoyé à haute altitude par les tempêtes du désert.
A part sa triste mine de jaunisse
et le drapeau français en lambeaux, il était dans un état impeccable,
bien amarré et toujours à l'abri sous les multiples protections dont je
l'avais bardé.
Un peu cracra, mais ce n'est bien grave.
Il ne me reste plus qu'à me mettre au boulot pour redonner des vitamines et des couleurs à mon beau Sabay Dii, afin qu'il reprenne la mer, le plus tôt possible. Eh oui ! En Turquie, on peut naviguer, mais je vous raconterai très prochainement ce que l'on peut faite ou pas dans ce curieux pays, en ce moment. Vous verrez que c'est assez surprenant.
Merveilleux. Heureuse de savoir que tu es enfin chez toi...
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