Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mercredi 27 septembre 2017

En famille

Xavier et Lou sont arrivés fin août à Phuket (Thaïlande) pour embarquer sur Sabay Dii.



Trois générations réunies sur le même bateau pour une petite croisière d'une dizaine de jours dans la baie de Phang Nga, et avec presque tout le temps du beau temps (ce qui est exceptionnel au mois d'août) et juste ce qu'il faut de vent pour avancer à bon allure sans mettre la pression sur l'équipage. Le pied en somme.
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Le parcours prévu et réalisé consistait à partir de la baie d'Ao Chalong, sur l'île de Phuket et de s'enfoncer le plus profondément dans la spectaculaire baie de Phang Nga, jusqu'à atteindre le village de pêcheurs de Ko Pan Yi, puis de rejoindre Krabi d'où nous prendrions l'avion pour aller nous balader à Bangkok. Tout un programme !
A peine arrivés au bateau, les terriens se jettent à l'eau (30°C quand même) et barbotent jusqu'à la nuit.
Vous remarquerez la belle annexe toute neuve que j'avais récupérée la veille de leur arrivée. Nous aurions été mal sur l'ancienne qui se décollait et prenait l'eau de toute part.
Celle-là, de la marque Cholamark est très chère, mais a une réputation superlative.
Elle est faite en hypalon de 1300 g/m² (habituellement on utilise du 800 g/m²).
Elle devrait durer au moins 10 ans d'après les connaisseurs de la marque.
La baie d'Ao Chalong n'est pas vraiment bien abritée pendant la mousson d'été, mais c'est surtout parce que c'est le seul endroit où l'on peut accéder à l'île de Phuket simplement qu'on vient y mouiller l'ancre.
Il y a ici un trafic assez impressionnant de speed-boats, de charters de voiles, et de ferries ; du bruit et des vagues en permanence. Les voiliers de passage y sont aussi très nombreux car les marinas sont très rares et saturées, et leurs prix délirants sont prohibitifs.
L'un des nombreux bateaux-restaurants de Ao Chalong

Ajoutez à ce descriptif peu flatteur la présence de bancs de sable, un fond mauvais, car truffé de sacs en plastique, et vous comprendrez que j'ai choisi de quitter Ao Chalong le plus tôt possible pour gagner une petite île voisine. D'où un départ matinal, pendant que Xavier et Lou dormaient à poings fermés. 
Une heure à peine pour rejoindre Ko Maithon au grand largue sous génois seul. La mer étant très formée, c'est sous le vent de l'île que j'ai mouillé Sabay Dii en attendant que mes équipiers émergent. Une fois l'équipage au complet et bien rassasié, nous avons pris le chemin de l'île suivante Ko Naka Yai, cap plein Nord. J'étais certain d'y trouver un bon abri, et cette petite navigation de deux heures au vent de travers, avec un bateau sous-toilé, était une bonne entrée en matière pour amariner Xavier et surtout Lou qui découvrait la voile.
Arrivée sous le vent de l'île, c'était reparti pour baignade et barbotage, suivis d'une virée à terre où Xavier allait laisser ses lunettes de soleil !
Un "frêle esquif" d'au moins 25 mètres de long est mouillé à côté de nous.
Nous ne courons pas dans la même catégorie.
Comme tout se passe très bien et que le mal de mer n'est pas au programme, nous profitons du lendemain pour faire une étape encore plus longue qui nous permet d'arriver en début d'après-midi à Ko Pan Yi, un village de pêcheurs intégralement construit sur pilotis. Le paysage est splendide tout au long du parcours, et le temps est idéal.

L'eau n'est jamais claire dans le détroit de Malacca et tout au long du littoral thaïlandais
Ko Pan Yi est une toute petite île dont la côte est constituée de falaises escarpées, mais comme elle est située dans un estuaire très bien abrité où convergent plusieurs rivières, et qu'elle n'est pas loin de la grande ville de Phan Nga et de son marché aux poissons, c'est un endroit idéal où s'installer quand on est pêcheur. C'est donc adossé à l'une de ses falaises que des pêcheurs nomades ont construit petit à petit un village sur pilotis relativement imposant, avec sa grande mosquée, son école, ses commerces, ...
Mais le tourisme est passé par là et, aujourd'hui, cet endroit pittoresque est visité par des centaines de speed-boats qui déversent quotidiennement plus de trois mille touristes venant ici pour manger un repas de poissons dans des snacks réservés à l'année par des agences de voyage. D'énormes plateformes sur pilotis ont été construites pour amarrer les innombrables embarcations et installer des restaurants capables de nourrir un flot continu de voyageurs pressés à coup de services à répétition. Beaucoup de ces ex-pêcheurs se sont mués en serveurs et leurs épouses ont aménagé les maisons où elles vendent des coquillages venus des Philippines, des éléphants en bois sculptés ailleurs (peut-être bien en Indonésie), et toutes sortes de bibelots n'ayant rien à voir avec la mer ou la pêche. Eh oui, le tourisme dénature tout ce qu'il touche. Ainsi va le monde !
Heureusement, le village se vide de ses visiteurs éphémères vers 16 heures, car il faut bien une bonne heure pour retourner en bateau jusqu'à Phuket, Krabi ou Phang Nga. Et l'on peut alors déambuler parmi les échoppes qui tirent leurs rideaux. Il devient alors très difficile de trouver quelque chose à se mettre sous la dent, mais la vie normale reprend alors son cour ; les hommes se préparent pour aller à la mosquée, les enfants courent dans les ruelles ou batifolent à l'étage du dessous, c'est à dire dans l'eau putride qui baigne les pilotis, et les femmes discutent sur le seuil des maisons en donnant négligemment quelques coups de balais.

L'une des nombreuses et immenses salles de restaurant du village
Le terrain de sport et l'école, tout deux sur pilotis !
Il y a quand même des barques de pêche car il faut du poisson pour les restaurants,
mais ce poisson est un poisson d'élevage car il n'y a plus grand chose à pêcher dans la région
On fait joujou avec tout ce qui peut flotter sous les maisons
Pas facile de trouver à manger après le départ de la meute.
Tiens donc, un autre voilier dans la région ?
Quelle surprise !
Après notre visite du village de Ko Pan Yi, nous sommes repartis plein Sud pour aller à Ko Yao Noi puis à Ko Hong dont  je vous ai déjà parlé dans un précédent message.
Encore une belle navigation avec notamment le passage au Nord de Ko Yao Noi.

Ko Yao Noi fut une belle surprise. Très différente des îlots hyper-touristiques, cette île coquette respire la tranquillité, et nous y avons passé deux jours très agréables.
Ko Yao Noi - Sabay Dii au mouillage de Sabi Corner,
un endroit très bien protégé pendant la mousson de Sud-Ouest
Nous serions bien restés un peu plus longtemps à Ko Yao Noi, mais nous voulions aller voir Ko Hong, située à une heure de navigation à peine de Ko Yao Noi, au grand largue par 15 nœuds de vent, l'idéal pour s'amuser un peu.



Sabay Dii au Nord de Ko Hong, juste en face de la porte donnant accès au bassin intérieur ("hong" en thaï)
La porte d'entrée de Ko Hong
Le beau temps, exceptionnel à cette époque de l'année nous avait accompagnés depuis le début, mais la pluie était annoncée. Nous décidâmes donc de rentrer à Krabi pour quelques expériences terrestres très plaisantes.
Trois gouttes de pluie au programme de la dernière journée. Lou a passé la vareuse

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