Eh oui ! Déjà quatre semaines que nous sommes arrivés
aux Marquises, dont trois passées sur la seule île de Nuku Hiva, au nord de
l’archipel.
Initialement, je pensais y rester une semaine, mais voilà, les Marquises sont vicieuses. Elles vous laissent arriver tranquillement après une très longue navigation transocéanique et, sournoises, profitent de votre ébahissement pour vous envoûter. Et je me suis fait piéger, comme bien d’autres avant moi.
De Nuku Hiva, Sabay Dii aura fait le tour complet, dans le sens des aiguilles d’une montre.
Arrivés à Taiohae, le chef-lieu de l’île, après notre
traversée depuis le Mexique, nous sommes allés à Hakaui pour voir la belle
vallée de Hakatea qui conduit à de spectaculaires gorges terminées par une
chute d’eau, et dont vous avez vu déjà quelques images.
Ensuite, nous avons continué notre périple en allant
explorer le nord de l’île où l’on trouve de très bons mouillages (sauf par
houle de nord, mais c’est assez rare en cette saison).
D’abord Hakaehu, puis Hatiheu et enfin Anaho.
Hakaheu est une jolie baie bordée d’une plage déserte de sable blanc, et dont on peut voir de loin, en arrivant du large, les immenses cocotiers. C’est ici que débouche un petit court d’eau, où viennent s’abreuver tous le animaux sauvages (cochons, chèvres et même chevaux) de cette paisible vallée étroite qui glisse nonchalamment depuis les sommets voisins. On y trouve aussi de nombreux arbres fruitiers (goyaviers, arbres à pain, citronniers, pamplemoussiers, manguiers, etc.), parfois centenaires, et dont profitent seulement une poignée de familles dispersées tout au long du ruisseau. Vous pouvez imaginer assez facilement que j’aurais pu rester ici longtemps, à jouer le Robinson Crusoé.
Ensuite, nous avons glissé plein-est pour rejoindre la baie d’Hatiheu.
Quelques milles à peine et un changement complet de décor…
Entouré de pics majestueux émergeant de la brousse,
un
petit village
et ses deux sites archéologiques majeurs Hikokua et
Kamuihei où les Marquisiens de Nuku Hiva, mais aussi des îles voisines se
réunissaient pour des cérémonies rituelles où il arrivait que l’on sacrifiât quelques personnes avant de les … manger (on appelait cela les cochons longs).
Mais tout ça, c’est de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, les innombrables sites encore enfouis dans la jungle de l’archipel sont petit-à-petit restaurés par toute une population conscience de la richesse de son patrimoine culturel. C’est dans ces lieux magiques redécouverts que se déroulent tous les quatre ans le festival des arts et de la culture Marquisiens, avec des danses incroyables. Imaginez, en pleine nuit, dans la lumière des flambeaux, des centaines de danseurs tatoués et vêtus d’un simple pagne de feuilles de cocotiers communiant, au son des tambours et des cœurs, comme dans l’ancien temps.
Après Hatiheu, ce fut la baie d’Anaho, voisine mais encore
bien différente des précédentes. Du corail, plein de poissons (malheureusement
infesté de la cigoitera, une algue toxique), et quelques requins venant rendre
visite à Julien qui n’a pas traîné pour rejoindre le bateau.
Quelques grains aussi
mais qui ne nous ont pas empêchés de rejoindre à pied
la
baie voisine de Haataivea surplombé par
d’impressionnantes lames de roche
et son immense plage
not Haataivea, actually Haatuatua
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