Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

samedi 28 mai 2016

Du retard, beaucoup de retard

Déjà plus de deux mois que j'ai quitté la Nouvelle Zélande pour la Nouvelle Calédonie. Et pas la moindre image du Cailloux et de ses îles incroyables. Mais pour seule excuse, je ne peux que vous dire que j'ai encore deux ou trois articles sympas sur le pays des Kiwis.
Et puis ce seront des images magnifiques de la Nouvelle Calédonie, de l'Île des Pins et des Îles Loyauté. De vrais joyaux que vous allez devoir attendre avec patience. Mais j'y travaille dur car dans 15 jours je continue ma route, vers le Vanuatu, la Papouasie est enfin l'Indonésie.
L'odyssée de Sabay Dii continue, même si le blog traîne.

mardi 17 mai 2016

Ceratopogonidae, vous connaissez

Les "sandflies", vous connaissez ?
Bien sûr que non ! Et on n'en parle nulle part dans les prospectus vantant la Nouvelle Zélande.
Pas étonnant car cette peste ferait annuler leur voyage au pays des kiwis à tous les visiteurs, s'ils étaient au courant.

Eh oui, les sandflies en ont rendu fous plus d'un !

Si vous connaissez les nonos, ces minuscules mais redoutables mouches qui sévissent en Polynésie et qui, après vous avoir piqué, vont vous maintenir à cran avec des démangeaisons incessantes pendant plus de quinze jours, alors vous pouvez imaginer ce qu'est une sandfly "la mouche des sables" qui infeste tout le sud de la Nouvelle Zélande et qui est encore plus terrible.

Cette mouche dont le nom scientifique est Austrosimulium genus, fait partie des Ceratopogonidés, une famille d'insectes de l'ordre des diptères (les mouches) riche de 1300 espèces presque toutes hématophages. Mais n'allez pas croire qu'elles aient besoin de sang pour vivre. Non, absolument pas puisque seules les femelles en sont capables et coupables, alors que les mâles se contentent sagement de pollens et autres sécrétions sucrées. Les femelles sont même capables de manger leurs semblables ; elles capturent leurs proies au vol et avalent même le mâle après l'accouplement. La majorité des espèces de ceratopogonidés se nourrit du sang des mammifères, en leur transmettant souvent des maladies, mais aussi de reptiles, oiseaux et autres insectes. Mais le plat de prédilection de la variété néo-zélandaise est un certain mammifère, du genre humain, bien dopé au Coca ou à la bière locale. Mais même moi qui ne fonctionne qu'à l'eau, en ai été victime, et je peux vous dire que ça fait mal, très mal même, et pendant un sacré bout de temps. Et les démangeaisons ne vous laisseront même pas tranquille la nuit.

Les Ceratopogonidés vivent dans toutes les régions du monde, de l'Arctique à l'Antarctique, et une des variétés les moins désagréables sévit en France sous le nom d'aoûtat.

Alors pourquoi une telle voracité chez les femelles et pas chez les mâles ? Tout simplement pour trouver les protéines qui leur permettent de faire des œufs. Oeufs qui se transformeront ensuite en larves minuscules, et donc très difficile à repérer, bien qu'elles soient présentes dans une vaste gamme d'habitats humides, habituellement au milieu d'une végétation en décomposition. Les larves se nourrissent de matières végétales telles que les algues, les champignons ou les spores de champignon mais celles de sandflies néo-zélandaises sont carnivores, avec une tête pointue qui leur sert à pénétrer des larves d'insectes de plus grande taille. Elles sont aquatiques ou terricoles et ont été repérées à plusieurs centimètres de profondeur dans les plages de sable. D'où leur nom. Mais n'allez pas en déduire qu'on ne les trouve qu'en bord de mer. Non ; elles sont partout, dans le Sud de la Nouvelle Zélande, et les marins qui débarquaient ici au siècle dernier n'avaient plus qu'une envie, c'était de repartir vite au large.

Certains récit parlent de centaines de ces minuscules insectes sur chaque main. Quand on sait combien une seule piqûre peut faire mal, on comprend que certains en soient devenus fous.
La fameuse mouche en train de piquer un doigt
Voila le résultat de quelques piqûres sur une cuisse
Alors, avis aux amateurs de promenades bucoliques dans les magnifiques contrées néo-zélandaises qui, par mégarde impardonnable, oublieraient de bien se vêtir et leur répulsif à insectes (seule l'essence de Citrus Eucalyptus aurait soit disant quelque vertu calmante).

Une légende Maori de Nouvelle Zélande raconte que le dieu Tu-te-raki-whanoa venait juste de finir de créer la terre de Fjordland (le région des fjords de l'île du Sud), et il fut tellement émerveillé qu'il demanda au peuple maori de s'arrêter de travailler pour contempler son oeuvre. Et hommes, femmes, et enfants cessèrent de s'activer pour admirer la beauté époustouflante des paysages. C'était oublier le dieu Hinenuitepo qui furieux de voir le peuple désœuvré, créa les "sandflies" pour piquer et remettre tout le monde en activité.
Une autre légende dit que la piqûre des sandflies est capable de ressusciter le héro Ha-tupatu.

lundi 16 mai 2016

Secouez-moi et je me réveillerai

Dans la remontée vers le nord, Christchurch était une étape incontournable, mais pourquoi ?
En septembre 2010, alors que la Nouvelle Zélande commençait a s'extirper de la pire récession qu'elle ait jamais connue en trente ans, un terrible tremblement de terre de magnitude 7,1 secouait à l'aube la région de Chrischurch, deuxième ville du pays. Les dégâts furent colossaux : immeubles fissurés, cathédrale à moitié effondrée, routes éventrées, et par miracle, aucune victime. Mais la nature est sans pitié, et le 22 février 2011, en début d'après-midi, un nouveau séisme de magnitude 6,3 finit d'anéantir Christchuch avec cette fois 181 victimes. Dès lors, la région du Canterrbury, touchée par des centaines de répliques ne connut plus de répit : en juin 2011, séisme de magnitude 6,4 qui détruit le stade flambant neuf devant accueillir au mois d'octobre la Coupe du monde de rugby ; le 23 décembre suivant, un autre séisme de magnitude 5,8 terrorise la population en pleines courses de Noël ; et le 2 janvier 2012 un tremblement de terre de magnitude 5,5 place sous le signe de la peur cette nouvelle année.



Evidemment, quand on arrive à Chrischurch, on mesure l'importance des dégâts. Mais bien qu'à moitié par terre, la ville n'a pas du tout l'air moralement effondrée. Au contraire ! A la différence des autres villes du pays engluées dans une torpeur désolante pour qui a vécu en Europe, et surtout dans les pays méditerranéens, Christchurch est animée, et l'art de la rue, sauvage ou contrôlé a pris possession des quartiers les plus abîmés. Ici, comme nulle part ailleurs en Nouvelle Zélande, on se trouve en face d'un apparent paradoxe qui juxtapose d'un côté éboulis et gravats, rideaux de fer fermés d'anciennes échoppes fissurées, églises à ciel ouvert, et d'un autre côté, chantiers bruyants de reconstruction, nouveaux centres commerciaux flambant neufs et bondés, bistrots et restaurants installés sur des places provisoires, et arts de la rue un peu partout. Bref, de l'animation, de la création, et de l'énergie au milieu des décombres. Comme quoi, les impitoyables tremblements de terre auront au moins eu le mérite de réveiller cette ville qui, par son incroyable punch et grâce à l'injection massive de capitaux, telle le Phénix, retrouvera rapidement son rayonnement passé, mais avec une lumière beaucoup plus radieuse que ses consœurs qui ont pu continuer tranquillement leur petit train train soporifique.

Oamaru, la Victorienne

Oamaru est une ville très particulière. A la différence des autres cités néo-zélandaise, elle possède une richesse architecturale exceptionnelle. C'est la ville de Nouvelle Zélande qui a le plus de monuments historiques classés, tous de l'époque victorienne.

Chaque année, au mois d'octobre, se déroulent les Oamaru Victorian Heritage Celebrations. C'est le retour à l'époque de la reine Victoria, avec jupes longues pour ces dames et cols bien hauts pour ces messieurs. Et on circule en vélocipède. Oui, oui, oui ! On s'y croirait.
Mais Oamaru a d'autres atouts : un joli port, des espaces d'agrément très bien faits, et un cadre superbe avec de belles falaises où phoques et pingouins viennent en grand nombre.
Photo Françoise
Phoque fleimassant dans les vaguelettes
"Le" pingouin

Mais pour voir les pingouins, il faut y être au bon moment, lorsqu'ils reviennent du large juste avant le coucher du soleil. Du coup un seul spécimen qui devait avoir une dispense de sortie en mer a daigné faire son petit tour sur la plage, au milieu de l'après-midi.
Mais voila à quoi ça ressemble ...
Petit pingouin bleu
Pingouin aux yeux jaunes