Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

jeudi 25 septembre 2014

Silence radio

Sabay Dii quitte Savusavu pour trois semaines d'exploration d'îles isolées des Fidji. Ce sera donc le silence radio pendant quelques temps.

Sabay Dii leaves Savusavu to explore some remote Fiji islands where there is no Internet. You have to wait 3 weeks before news.

Sabay Dii deja el puerto de Savusavu para visitar unos islotes perdidos de las Fiji durante 3 semanas. Hay que esperar para noticias.

Oh ! Les wallisiens !

Quinze jours !
Quinze jours seulement !
Quinze jours absolument incroyables !
Nous étions trois sur le bateau : Bernard, Fred et moi, très différents les uns des autres.
Et nous avons été trois encore à être abasourdis par l'accueil que nous aurons reçu ici, à Wallis.
Ça a commencé par Dominique qui nous attendait avec des colliers de fleurs de bienvenue ...

Le lendemain, il nous consacra sa journée de congé pour nous faire découvrir son île. Un formidable guide qui donne envie de l'écouter quand il parle des guerriers tongiens venus en conquérant, des américains qui avaient aménagé Wallis pendant la seconde guerre mondiale, de l'organisation sociale de cet îlot de la République gouverné par un roi, ou des espèces endémiques de Wallis.
Visite d'un des forts tongiens de Wallis


Dominique nous conduits au cratère du centre de l'île
Nos premiers contacts avec la population de Gahi, le hameau où nous avons jeté l'ancre, sont eux aussi hors normes. Bernard et Fred partis avec un ballot de linge sale seront guidés par les femmes qui les conduiront au lavoir, en fait un petit canal d'évacuation d'une des nombreuses sources naturelles du coin, où nous retournerons régulièrement prendre un bain, les pieds sucés par les poissons. Les liens sont établis. Incroyablement chaleureux et naturels.
Un terrain de volley où personne ne joue. Étrange ! Je décide de retourner au bateau chercher le superbe ballon Mikasa, tout neuf que je m'étais offert un jour de nostalgie de mes belles années de volleyeur, et que je fais voyager depuis quatre ans et demi, dans la cale de Sabay Dii. Bernard et Fred m'accompagnent pour aller faire quelques passes. Et miracle ! En quelques minutes, ce terrain vide devient le centre du monde. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes ont envie de jouer à l'un de leur jeux favoris et qu'ils ne pouvaient plus pratiquer faute de ballon. Les enfants jouent aux ramasseurs de balles. Nous jouerons jusqu'à la nuit. Et il en sera de même tous les soirs. Vers 16 heures, les jeunes du village nous appelleront pour démarrer la partie, n'hésitant pas à venir en pirogue chercher le ballon. Et d'un jour sur l'autre, les joueurs seront de plus en plus grands, les attaquants de plus en plus pointus, les réceptionneurs et les passeurs de plus en plus précis. Car la nouvelle a fait le tour de l'île : "on joue au volley tous les soirs à Gahi". Inutile de vous dire que vingt-quatre heures après notre arrivée, nous ne sommes plus du tout des voyageurs inconnus à Gahi.
Devant le ballon de volley, des éventails en fibres et plumes de couleur réalisés et offerts par une mamy de Gahi
Les filles qui s'entraînent le week-end en pirogue viennent nous chercher pour nous faire faire un peu d'exercice.

Mais nous ne restons pas toutes nos journées au village. Il y a ici peu de choses à faire et pas le moindre commerce. Tout se passe à Mata Utu, la capitale distante de six ou sept kilomètres, où de toute façon on doit aller pour satisfaire aux obligations légales de "clearance" (immigration et douane), pour acheter à manger ou pour aller à la consultation médicale gratuite du dispensaire (j'ai attrapé la grippe de Wallis). Mais ici, pas de transport en commun. Donc on va faire du stop. Et là encore nous allons être époustouflés par les wallisiens. A peine le doigt tendu, les voitures s'arrêtent pour nous prendre, nous conduisant toujours à notre destination, sans hésiter à faire un grand détour. Il nous sera même arrivé plusieurs fois que des voitures circulant dans l'autre sens fassent demi-tour pour nous prendre. Incroyable. Et toujours cette gentillesse naturelle des gens qui nous souhaitent la bienvenue, mais qui se saluent aussi entre eux, avec un geste de la main, un grand sourire et un mot gentil.
Régulièrement, nous serons approvisionnés en succulents fruits et légumes (ah les tomates thaïlandaises du jardin de Dominique et Pamela), ou décorés de colliers de fleurs de tiaré ou de coquillages, lors de nos balades dans les villages environnants.



L'un des meilleurs souvenirs sera la soirée passée sur Sabay Dii en compagnie de Dominique, Pamela et leurs deux filles Aurelia et Océane

Et puis, il y aura la rencontre avec Nicolas, le "grand-reporter" de Wallis qui va nous faire visiter tous les coins qu'il aime, qui filmera un peu chaque jour nos activités(et notamment le départ de Fred), et qui va même nous initier au scooter des mers, de nuit dans le lagon.
Fred nous quitte après son deuxième séjour sur Sabay Dii

 
En quinze jours, en quinze jours seulement, nous aurons découvert un endroit sur Terre où la qualité des relations humaines semblent l'emporter sur le reste. Tout le monde parle à tout le monde, Les gens se saluent, se sourient à longueur de journée, s'offrent des colliers de fleurs.
Ce séjour trop court m'aura rappelé la merveilleuse tranche de vie passée parmi les laotiens que j'avais eu tant de mal à quitter.
Rien d'étonnant à ce que certains métropolitains venus à Wallis, un peu par hasard, comme Dominique, aient choisi d'y rester ad vitam eternam.
Notre départ se fera prématurément pour des raisons météorologiques, et se sera avec stupéfaction que nos amis de Gahi apprendront que nous les quittons.
"Mais pourquoi vous ne nous l'avez pas dit plus tôt ; on n'a pas eu le temps de vous préparer les cadeaux". Eux veulent nous remercier d'être venus. Et comment les remercier d'un tel accueil ? Le ballon que je leur laisserai ne suffira jamais à montrer toute notre reconnaissance à leur égard.

mercredi 24 septembre 2014

Les bâtisseurs de cathédrales

Je vous l'ai déjà dit, à Wallis, on compte une dizaine de milliers d'habitants, ou plutôt d'âmes.
Car ici, comme dans tout le Pacifique Sud, les diverses religions chrétiennes sont omniprésentes, et en compétition. Dans la vie des gens, bien sûr, mais aussi dans le système éducatif, dans la politique et surtout dans les bâtiments.
...
Alors, imaginez un petit bourg de France de la taille de ... Bourg d'Oisans, Vannes, Font-Romeu, Uzès, avec quarante ou cinquante églises, temples, monastères, sans parler des missions (écoles, collèges, et lycées religieux) ... Vous n'y arrivez pas ? Alors regardez les images qui suivent. C'est un petit échantillon non exhaustif des églises et cathédrales de Wallis. Elles sont toutes récentes ...
Un des grands chantiers à l'ouest de Wallis








Faut pas croire que ce sont des maçons qui construisent de tels édifices. Non ! Ce sont les paroissiens de tous âges, homme ou femme qui doivent s'atteler à la tâche.






 
Je vous passe les monastères, cloîtres, etc. qui sont actifs mais ne présentent aucun intérêt architectural. Des bâtiments modernes en béton, avec de petites fenêtres grillagées. Juste de beaux panneaux indicateurs mais on reste cloîtré. Visiteurs, circulez.
Et toujours des églises, où que vous alliez sur ce minuscule territoire.

Deux mécréants qui s'y connaissent en architecture, technique du bâtiments ou charpente et qui sont béats d'admiration.
Une prochaine conversion, peut-être ?



Il y a les grandes et puis les innombrables petites ...

Mais heureusement, toutes ces bonnes âmes n'en oublient pas pour autant les nourritures terrestres ...
un cochon farci attend les fidèles à la sortie de l'office

Wallis, petit joyau du Pacifique Sud

L'île de Wallis mesure approximativement 15 km de long (nord - sud) par 10 km de large (est - ouest). C'est donc une île petite si on la compare à Tahiti, la Guadeloupe, la Martinique ou la Réunion. Petite mais avec un grand lagon, pas aussi grand ni impressionnant que ceux de Bora Bora ou Mayotte, mais pas mal du tout quand même. On y entre par Honikulu, l'unique vraie passe, tout au sud (bien visible sur les cartes ci-dessous).
Seule la partie sud du lagon est navigable, la partie nord n'étant qu'un immense platier.
Le nord-est de Wallis
L'est de Wallis
L'ouest de Wallis

La capitale est Mata Utu, mais nous avons préféré mouiller devant le village de Gahi, deux trois milles plus au sud, dans une jolie baie.





Wallis n'est pas une île vraiment montagneuse. Son relief est plutôt du genre vallonné.

Wallis a aussi la chance d'avoir quelques jolis îlots qui jalonnent sa couronne corallienne ; c'est une destination de choix pour un pique-nique dominical.


Placez sur une telle surface peu accidentée moins de 10000 habitants et vous vous rendrez compte que les wallisiens disposent de beaucoup d'espace pour vivre.