Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mardi 27 novembre 2012

Dans le nord de la Mer de Cortez

Sabay Dii est en train de naviguer en Mer de Cortez, mais dans le nord cette fois.
C'est toujours aussi beau, aussi sauvage. Pas encore de requin en vue, mais des lions de mer, un requin-baleine vu de très loin, et quelques dauphins. Mais comme les cannes à pêche remontent des dorades coryphènes, des bonites et même des maquereaux et qu'il suffit de se baisser pour faire une magnifique récolte de coquillages, il n'est pas trop difficile de vivre en mer dans ce coin de la planète.
Vous aurez bien sûr des photos de ce petit périple, dans une quinzaine de jours, de retour à Guaymas.
Patience !

mercredi 14 novembre 2012

Enfin prêt pour repartir en Mer de Cortez

Sabay Dii en avait marre d'être sur un parking. Il s'ennuyait à mourir, n'ayant pour seuls compagnons que quatre voiliers américains, vieux, ventrus et moches, bref personne de sa génération, de son tempérament, de son style.
Surtout qu'en plus, aujourd'hui plus que jamais, Sabay Dii est tout beau, dans sa nouvelle tenue de mer. Une coque blanche sans la moindre rayure avec une ligne de flottaison rouge poivron, refaite et un peu relevée, et puis aussi un nouveau lettrage du même rouge...

sans oublier une figure de proue redessinée.
Toujours les yeux du Mékong pour montrer aux esprits malfaisants de l'eau qu'on les a à l'oeil

Et puis Sabay Dii a aussi changé de dessous : 
un nouvel antifouling un peu plus sexy, d'une couleur rouge brun, plus tendance que le classique noir
 et des quilles resurfacées pour avoir une traînée minimale
Avec une telle allure, dommage de rester à terre, pas vrai ?
 Sabay Dii retrempe sa carène, vendredi 16 novembre, à 11 heure du matin.
Vous êtes cordialement invité à ce baptême de confirmation des voeux de vocation marine. 
Bien sûr le capitaine sera là pour vous accueillir,
mais ne soyez pas surpris.
Suite au travail de préparation de son bateau, il a un peu trop respiré des produits toxiques,
d'où les premiers signes d'une mutation génétique :
peau parcheminée de couleur blanche sur tout le corps ;
rostre blanchâtre avec disparition des narines pleines de résines synthétiques ;
un léger rayonnement irradie sa tête de jour comme de nuit ;
et surtout ces horribles antennes qui lui donnent l'allure d'un insecte désorienté.
 




vendredi 9 novembre 2012

La Bolivie et la suite du Pérou

Les photos des extraordinaires déserts de Bolivie et la suite du Pérou ?
C'est pour bientôt ........................... patience.
Faut que je trie, encore et encore !

Images des Barrancas del Cobre

Voici quelques photos prises du côté de Divisadero et Areponapuchi,
 à la fin de ma randonnée solitaire en forêt,
lorsque je suis arrivé au bord des précipices des Barrancas del Cobre.
Le spectacle valait bien quelques bonnes heures de marche.




Tarahumara ou Ramamuri ?

Les Tarahumaras sont au nombre de 60000, vivant dans la région des Barrancas.
A la différence des autres indiens du Mexique, ils ont toujours vécu ici, protégés des influences étrangères, car les espagnols, soldats ou missionnaires, n'ont jamais pu franchir les barrières naturelles que constituaient les canyons.
Conséquence : ils ont gardé intactes et vivaces leurs coutumes et croyances ancestrales. Par exemple, c'est un des rares peuples à ne pas croire en quelque chose après la mort. La cosmogonie est omniprésente dans leur société ; ainsi leurs danses qui peuvent paraître très étranges servent à mimer la nature pour être en harmonie avec elle. Une autre de leurs particularités est leur goût prononcé pour la course à pied. Ils se disent d'ailleurs de l'ethnie Raramuri, ce mot signifiant dans la langue raramuri "les hommes qui ont les pieds qui volent". Habitués à chasser le daim en courant, jusqu'à l'épuisement, cette activité est devenue un élément de leur culture. Ils n'ont pas peur de courir une vingtaine d'heures d'affilée, parfois trois jours durant. Ils organisent des rencontres sur des distances qui laissent rêveur, surtout quand on pense qu'on est à plus de 2000 m d'altitude et avec des dénivelés impressionnants : 100 km pour les femmes et 300 km pour les hommes. Tout cela en sandales (faites d'un morceau de pneu et d'une lanière de cuir) et en jupe pour les femmes. Et ce n'est pas tout. Pendant toute la course, du bout du pied, on doit faire rouler et contrôler la trajectoire d'une boule en bois. Amis sportifs, entraînez-vous !
Maricela et Doña Maria-Concepcion, allias Doña Conchita (qui m'a hébergé le dernier jour) sont respectivement l'une des quinze enfants et la veuve du Sr. Villegas. Un grand monsieur chez les Tarahumaras. Décédé il y a à peine deux ans, il était considéré comme l'un des meilleurs guides des Barrancas. Il avait une extraordinaire réputation pour ses connaissances phytothérapiques. Et il était très respecté pour sa vision de l'avenir de la société et pour sa capacité à défendre l'intérêt des siens, dans le respect de leurs traditions. Vous l'aurez certainement compris, le Sr. Villegas était un grand chef, chez les Tarahumaras.


Le climat des barrancas est très contrasté. En hiver, il fait très froid surtout en altitude, et en été la chaleur est infernale au fond des canyons. Pour s'adapter à ce climat très particulier, chaque famille Tarahumara dispose de deux ou trois habitations : grottes naturelles nichées dans les falaises, ou cabanes en rondin (parfois en pierre) perdues au milieu de la forêt.




Vous ne devinerez jamais ce qu'il y a dans cette maison troglodyte ...
Une piscine. Eh oui ! Comme il y a des infiltrations d'eau, ses habitants ont joint l'utile à l'agréable :
ils ont construit une grande citerne pour récupérer l'eau de pluie à des fins domestiques,
et elle sert de piscine aux enfants.
Au rythme des saisons, ils changent d'habitat : au fond des petits canyons en hiver, sur les plateaux en été. Ils vivent de leur culture (maïs, haricots, pomme de terre)
et d'un peu d'élevage (vaches, chevaux et cochons).

Ils sont très pauvres, leur seule rentrée d'argent provenant de la vente de leur artisanat (essentiellement vannerie et poterie), et notamment le long de la voie de chemin de fer.




Beaucoup d'enfants ...
 

 





















 
Forte mortalité infantile, pas de suivi sanitaire, grossesse précoces, analphabétisme ;
les raramuris ont la vie dure mais font preuve d'une sérénité étonnante, 
essentiellement due à leur recherche d'harmonie avec la nature.
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A la différence des femmes, les hommes ont troqué leur habit traditionnel (une robe de coton blanc) pour la casquette et le chapeau de cow-boy, le jean et, pour ceux qui en ont les moyens, les santiags.
Et dans ce panorama de la norme des ramamuris,
quelques exceptions quand même ...
 Par exemple Maricela :
entrepreneuse, divorcée, catholique et bigote, habillée moderne et qui conduit son 4x4
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Très isolé géographiquement, économiquement et culturellement, le peuple raramuri est l'un des derniers peuples légendaires d'Amérique à avoir choisi de résister au progrès technologique et à la civilisation "occidentale".
Que leur réserve le futur ? 
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"Viaje al pais de los Tarahumaras". Voila un livre qui devrait passionner ceux qui ont envie d'en savoir plus sur les Raramuris. Les magnifiques photos en noir et blanc sont de Gérard Tournebize, et les textes remarquables sont d'Antonin Artaud, deux globe-trotters qui sont venus vivre quinze ans parmi les Tarahumaras. Autant dire qu'ils connaissent parfaitement leur sujet. Magnifique livre d'art, documentaire d'exception ou plaidoyer émouvant pour un peuple remarquable qu'ils aiment et qui les a adoptés, ce sera à vous de choisir.